Les pleurs des bébés

Les pleurs des bébés ne sont ni une fatalité, ni une normalité

Chers parents, ces pages sont pour vous.

Je vous les dédie : les informations et les explications qui suivent vous rassureront et vous apporteront des réponses aux questions que vous vous posez sur un comportement infantile communément appelé les pleurs, surtout quand ceux-ci sont inconsolables. Que vous puissiez vous aussi être acteurs de la santé de votre bébé…

La fatigue, parfois jusqu’à l’épuisement, l’inquiétude et la culpabilité, peuvent entamer fortement votre moral. Vous êtes souvent démunis face à ces troubles qui touchent le temps de sommeil de vos enfants et le vôtre. Etiez-vous préparés à de telles situations ? Que pouvez-vous mettre en place sans avoir recours aux acteurs de santé ?

Le bébé que vous avez conçu et fabriqué n’a pas d’emblée mauvais caractère et vous n’êtes pas de mauvais parents. L’inconfort de votre bébé est un concours de circonstances qui n’a rien à voir avec vous, ni avec la grand-tante. Si certains prétendent, qu’à cet âge, les pleurs sont « physiologiques » et qu’il faut prendre votre mal en patience, on ne vous dit pas tout. Ils sont très fréquemment le signe révélateur d’un dysfonctionnement *.

Les ostéopathes sont habilités, par leurs compétences, à investiguer ce type d’affection qui trouve leur origine dans une organisation tissulaire perturbée. Les tissus sont leur « terrain de jeu », vous pouvez faire confiance en leurs compétences et en leur innocuité.

Le pleur des bébés est un langage codé, subtil et circonstanciel. J’ai recensé un certain nombre de pleurs que je me propose de vous exposer avec ma vision d’ostéopathe associée à un éclairage psychiatrique et à un zeste de physiologie digestive. Ensemble, nous pouvons remédier à ces pleurs.

J’ai bien tenté de mettre des liens systématiques et empiriques entre les pleurs et certains traumatismes de naissance ou intra-utérins, ce fut un échec ; intellectuellement, il est tentant d’associer un certain nombre de données « stressantes » au mal-être des bébés. Cela permettrait de faire des raccourcis et de proposer au plus grand nombre un traitement type.

Non seulement ce n’est pas souhaitable, car tous les bébés sont uniques, mais de plus c’est impossible ; Les variables environnementales et les réactions personnalisées de bébés se combinent entre-elles, brouillent et empêchent toute théorisation.

Par conséquent au diable les études randomisées* et vive l’observationnel ! Au diable les traitements dirigés par le symptôme et vive l’enquête tissulaire ostéopathique pour chacun d’entre-eux.

I. INFORMATIONS POUR UNE ATTITUDE PARENTALE ADAPTEE

A) PENDANT LA GROSSESSE

L’embryon, puis le fœtus a une vie très riche en informations venant de sa mère lui permettant de maturer tous ses systèmes. Pour croître dans une posture respectant une certaine symétrie en position dite fœtale*, il doit être détendu et confortable dans le ventre de maman. Il est donc préférable que la maman « nidifiante » prenne du temps pour se reposer physiquement et pour communiquer avec son bébé en utilisant le seul langage qu’il est capable de percevoir et de comprendre ; je veux parler du langage du cœur. Quand vous êtes stressée, vous arrive-t-il d’avoir des maux de ventre ? Se pourrait-il que votre bébé puisse être insensible aux stress qu’il perçoit en vous ?

1) Se donner du temps de repos

Mamans, je vais vous soumettre quelques idées pour vous aider à réussir votre temps de grossesse :

– Se donner un temps de repos pour votre corps et pour votre utérus habité ; vous êtes en phase de construction et cette phase puise beaucoup d’énergie car d’une personne à faire vivre, vous passez à deux êtres dont un qui se développe grâce à vos apports. Cette énergie ne peut pas être décuplée pour répondre à toutes vos activités : professionnelle, maison, enfants,…et bébé(s). N’avez-vous pas fait le choix de « faire » (construire) / « d’attendre » un enfant ?

Lors de la grossesse, l’utérus gravide* augmente de volume. Il a des rapports de proximité avec tout son contenant osseux, ostéo-articulaire, musculaire (colonne vertébrale, bassin, hanches, diaphragme, psoas) et les autres éléments du contenu abdominal (paquets vasculo-nerveux, organes de la digestion et du transit, reins). Les compressions et les étirements de ces éléments, ajoutés aux changements de gravité, pourront vous poser quelques soucis, allant de la gène, au blocage, et à la douleur.

D’une importance capitale : La bonne mise en place des hormones de la grossesse est responsable de la bonne poursuite de la grossesse et enfin d’un accouchement physiologique. Par l’adjectif « bonne », entendez, qu’il est important de laisser exprimer la physiologie et ne pas s’en détourner.

A ce propos, se protéger des « croquants » est une attitude responsable de « maman en devenir ». Les « croquants » sont plus ou moins bien intentionnés et risquent de mettre à mal la confiance en vos capacités de mener à bien votre grossesse (je peux citer en exemple des mamans ou belles-mères de femmes enceintes, fusionnelles ou/et inquiètes, qui peuvent provoquer, sans le vouloir, …parfois on se demande…, des troubles psychologiques lourds de conséquences).

Attention, vous pouvez faire, vous aussi, partie des « croquants » et être un danger pour vous-même et pour la construction du matériel psychique de votre petit. Je parle de la confiance qui pourrait vous faire défaut, fait, qui ne vous appartient pas vraiment. Dans ce moment particulier où vous bâtissez avec votre sang, vos gènes et votre âme, la confiance doit être optimisée. Si vous n’arrivez pas à le faire pour vous, faites confiance aux possibilités incroyables de perfection de l’être qui croît (et croit) en vous ! Cette confiance que vous allez projeter sur lui, vous redonnera la confiance qu’il vous manque. La nature fait bien les choses, si vous la laissez faire.

– Quand le liquide amniotique est en trop grande quantité, c’est éprouvant pour vous, et pour votre fœtus. Cette quantité hydrique en surabondance est ressentie en termes de pressions. Celles-ci s’appliquent sur lui (de l’extérieur vers l’intérieur) et en lui (de l’intérieur vers l’extérieur) puisque le liquide amniotique dans lequel il baigne, est aussi présent dans ses poumons et dans son système digestif.

Ps : Si le liquide fut trop abondant, le nouveau-né aimera être « emmailloté serré » pour trouver le sommeil, ou au contraire, il ne supportera pas la moindre contrainte externe ; idem, pour le bébé qui a subi des contractions régulières dès le 6ème mois de grossesse, car celles-ci augmentent la pression du liquide amniotique.

– Quand il n’y a pas assez de liquide amniotique, le fœtus est susceptible de ne plus être en parfaite lévitation. Des contacts osseux avec le bassin de maman sont alors fréquents et sont maintenus sur des périodes plus ou moins longues.

Ces deux situations opposées peuvent être délétères pour le fœtus ; c’est clairement identifié au cours des techniques de palpation ostéopathique.

– Bébé a bougé dans votre ventre (ou ne peut-il plus bouger ?). Il a pu se mettre dans des positions qui parfois lui sont imposées par la forme de votre utérus, sa contractilité, la façon dont vous respirez, les trajets de longue durée en voiture ou encore les changements de gravité qui sont imposés à votre morphologie changeante.

– Le ventre dur est un signe d’appel qui vous indique qu’il serait bon, pour commencer, de lever le pied dans votre vie professionnelle ou privée. J’apparente le ventre dur à des contractions en termes d’augmentation des pressions intra-utérines.

Exercice: Vous vous mettez à plat dos sur un plan dur, un petit oreiller sous la tête, une cale (couverture pliée en trois) sous les fesses. Vous portez votre présence mentale entre la colonne vertébrale lombaire et votre bébé, c’est-à-dire très postérieurement. Vous allez conforter votre présence mentale par une inspiration comme pour créer un espace « virtuel » énergétique. A l’expiration vous ne partez pas en conscience avec l’air chassé, vous restez sur site. Quelques cycles respiratoires suffisent !… à détendre et à redonner de la longueur entre le bassin et vos côtes basses.

2) Se protéger de l’environnement proche

– Les chocs émotionnels peuvent bousculer votre sérénité fragile et faire naître des sentiments comme la colère, la peur, la culpabilité…

Exemples : Les soucis de couple, de travail, de santé des proches, déménagement/construction, les histoires de la bonne amie qui a vécu un enfer lors de sa grossesse et/ou de son accouchement, la chambre qui n’est pas encore prête pour l’arrivée du nouveau-né.

Ces conditions favorisent-elles une grossesse et un accouchement qui respecte la nature ? Bébé a-t-il la maturité suffisante de son matériel psychique pour filtrer ce qu’il lui vient de maman ? Non, ce qui passe par maman affecte son enfant, que ce soient par le goût du liquide amniotique, par imprégnation chimique via le cordon ombilical (par exemple, l’hormone de stress = cortisol) et par communication énergétique et inconsciente.

Ps : Ecoutez votre petite voix ( « boostée » quand vous êtes sous hormones) qui vous prévient quand il y a un danger. Elle répond à un réflexe de survie qui est garant de l’instinct maternel.

Si ce n’est pas votre nature de mordre pour vous protéger lorsque vous vous sentez en danger, pratiquer l’évitement ou la fuite.

– Pour les mêmes raisons, les effets des frustrations qui vous habitent depuis longtemps sont transmises à vos enfants. Vous n’en avez pas toujours conscience : par exemple, le sexe de votre enfant ne répond pas à vos espérances, la grossesse et l’accouchement sont très éloignés de l’idée que vous vous en faisiez, vous avez cru à une implication plus importante de la parentalité de votre mari, l’allaitement est difficile alors que vous misiez beaucoup dessus. Votre réaction émotionnelle peut s’exprimer sous forme d’une « déception » incoercible. Si déception il y a, votre bébé retiendra que vous êtes déçue. Votre déception n’a évidemment rien avoir avec votre bébé, ce n’est pas lui qui est en cause, mais, lui le perçoit comme tel, et ce sentiment fera peut-être le lie d’une future « dévalorisation » infantile.

– L’accompagnement médicalisé est une autre source de stress : Les examens répétés en cas de diabète, d’hypertension, de fécondation in vitro, mais aussi ceux destinés à savoir si l’enfant est viable, infirme…monitoring, prises de sang de façon répétées…

Ps : Dès que vous vous sentez perdre un peu pied, en pensée, parlez-lui de vos émotions. « – mon chéri, maman a très peur, elle s’imagine le pire…tu n’es en rien responsable de tout ça, ce n’est pas ton histoire, ce sont les peurs de mamans », et concluez que vous l’aimez.

3) Se rapprocher de bébé

– La chute causée par la fatigue, par une faute d’inattention ou liée à votre surpoids, a rarement des conséquences directes sur le bébé que vous portez. En revanche, la peur qui accompagne la chute peut être source d’un accouchement prématuré.

Ps : La bonne attitude consiste à se rassurer, en faisant confiance à votre bébé en lui expliquant que vous allez bien et que vous l’aimez. Reposez-vous et utilisez le papa pour prendre le relais dans vos fonctions de mère au foyer.

B) L’ACCOUCHEMENT
1) Ce n’est pas une partie de plaisir

– Parlons de l’accouchement : même si tout s’est bien passé pendant la grossesse c’est-à-dire pas de choc émotionnel, de contraction avant terme, de traitement médicamenteux, la naissance n’est pas pour le bébé une partie de plaisir (ni pour la maman).

En effet, pour une présentation par la tête et par voie basse, l’utérus exerce une pression conséquente sur les fesses de bébé, avec un col de l’utérus qui peut tarder à s’ouvrir, un bassin délicat à traverser, un périmètre crânien important, un périnée qui, pour des raisons parfois subtiles, résiste au dégagement de la tête. Et si la tête se présente mal, les résistances sont encore plus importantes. Lorsqu’il y a utilisation d’aide instrumentale, le bébé va passer d’une forte compression entre la tête et fesses (compression axiale) à une traction soudaine. Ces contraintes inversées s’expriment sur un ou plusieurs niveaux vertébraux. Je peux vous affirmer que le terme, « contrainte » n’est pas galvaudé ! Son matériel physique est prévu pour subir des « contraintes », mais jusqu’à une certaine intensité. Au-delà de cette norme qui ne doit pas être la même pour tous les individus, il reste après la naissance une empreinte indélébile dans ses tissus.

Ps1 : Attention à ce qui suit ; je ne suis pas qualifié pour juger des indications et des moyens de telles ou telles techniques obstétricales. Cependant mes compétences me permettent de distinguer un tissu « sain » d’un tissu « en souffrance », et j’ai l’expérience pour relier certains effets à une cause.

Peut-on encore parler de physiologie, quand :

– la position d’accouchement limite la mobilité de certains sacrums* ? (cette mobilité permettant la descente de la tête de bébé dans la partie haute du bassin),

– une péridurale posée sans mesure, empêche la maman de sentir la progression de son bébé ?,

– une perfusion d’ocytocine* donne à la contraction une intensité et un rythme artificiel ?,

– il y a recours à l’expression* ?

Ps2 : Je ne m’attarde pas sur les cas de dystocie* qui génèrent des densités « anciennes » dans les tissus des bébés. Dystocies, qui, dans certains cas, auraient pu être évitées si les mamans avaient été informées des bienfaits de l’ostéopathie associés au travail des sages-femmes (préparation à l’accouchement).

2) Bébé est calme à la naissance…

L’histoire d’une grossesse peut être lourde en événements difficiles pour la maman et pourtant son bébé est calme à la naissance…aucun symptôme. En effet, ce que le bébé fait de son histoire intra-utérine et des contraintes de naissance dépend aussi de l’hérédité que vous lui transmettez. Je pense particulièrement aux parents qui me racontent que : « dans la famille on ne se plaint jamais »… et le bébé ne montre rien de ce qui le perturbe.

Cette situation est confortable à court terme, mais gare au jour où, complètement saturé, parfois à la suite d’une vaccination ou d’une gastro, le bébé décompense en déclarant des otites à répétitions.

Ps1 : Il n’est pas rare de rencontrer ce type de petit patient en consultation de « révision ». Il ne souffre d’aucun symptôme, mais les parents prennent rendez-vous parce qu’on leur a dit qu’il est bon de montrer, en préventif son enfant, à un ostéopathe.

Le bilan n’est pas toujours bon, et il arrive qu’à l’intérieur du petit patient tout soit verrouillé avec une telle intensité que je me demande comment il fait pour ne rien laisser transparaître ?

Ps2 : L’être vivant, jeune, trouve toujours des solutions en s’adaptant très rapidement. Des petits signes pré-symptomatiques ne sont pas passés inaperçus pour les parents attentifs. Ces signes sont des mines d’or pour le thérapeute qui sait les interpréter. Ne vous méprenez pas, la maladie, le symptôme, sont les solutions que manifestent l‘organisme pour exprimer…la vie !

3) Ne rien lui cacher

Avez-vous conscience de l’importance de ce que vous vous cachez plus ou moins volontairement ? Vous me direz qu’il n’est pas nécessaire qu’il sache que tout le long de votre grossesse vous avez eu peur de le perdre ou qu’il n’a pas été désiré sur les 3 premiers mois de grossesse parce qu’il est arrivé trop tôt. Vous vous demandez peut-être pourquoi vous êtes aussi fusionnelle maintenant qu’il est là.

Vous aimez votre bébé, vous lui devez la vérité ! Ce n’est pas chose aisée d’avouer à un tout-petit une vérité qui vous rend coupable.

Qui a dit que la merveilleuse charge d’être parent est un métier facile ?

Vous vivez du bon, mais aussi du mauvais et bébé est directement « branché », « suspendu » à votre inconscient.

Si vous pouviez l’entendre interpréter ce qu’il perçoit de vous, ça donnerait ceci : – « Mes parents m’ont fait par amour et je suis tout pour eux. Je n’ai qu’eux et ils n’ont que moi ».

Dans cette relation très égocentrée, dès que vous avez des soucis, des inquiétudes, des peurs, des colères, bébé se sent coupable, fautif de vous mettre dans cet état. Qui d’autre que lui serait responsable de la pluie ?, puisque dans la relation, il n’y a que LUI et VOUS.

L’empreinte émotionnelle paraît encore plus ancrée dans son corps lorsque les pensées qui font du mal (piqûres de rappel des frustrations de votre enfance ou transmises en transgénérationnel), lui sont cachées. Souvent, pensant bien faire, ou de manière inconsciente vous faites barrage aux messages de votre cœur de peur «d’intoxiquer» le psyché de votre bébé. Alors vous lui présentez votre meilleur visage, votre voix la plus tendre et ce, malgré toute la fatigue accumulée par des nuits sans sommeil.

Ps1 : Un allaitement difficile et une grande fatigue associée, peuvent provoquer une coupure de l’affect dans la relation mère-enfant (relation dyadique). C’est à la fois dommageable pour vous et dangereux pour sa construction psychique. Ne se reconnaissant plus dans cette relation, il peut vous le faire savoir par des pleurs, des troubles du sommeil, respiratoire, de l’alimentation.

Ps2 : Voici un exemple d’une situation révélatrice d’un dysfonctionnement psychologique de maman, qui a des conséquences comportementales sur bébé : – « Je ne vais pas dire à mon bébé, que je déteste que ma belle-mère le prenne dans ses bras ! C’est quand même sa grand-mère » !

Pensez-vous que la maman sera sereine quand elle aura connaissance de la date de la prochaine visite de sa belle-mère ?

Et son bébé, que va-t-il comprendre de tous ces enjeux ?

Pour lui, la relation n’est pas sereine, et le soir quand papa et maman sont fatigués de leur journée, c’est le bouquet !

– « comment trouver le sommeil dans un tel chaos ? »

et

– « maman ne m’aime pas, puisqu’elle n’est pas heureuse ».

… Dans ces conditions, ne vous étonnez pas des pleurs du soir de votre bébé.

4) Se recentrer

Vous n’allez pas reproduire le fossé d’incompréhension qui sépare le monde des adultes et celui des enfants auquel vous-même avez été confronté ? Il n’est peut-être pas obligatoire d’entamer un travail psychiatrique, vous connaissez maintenant la teneur de l’information ; se recentrer pour se retrouver, ouvrir les verrous des portes qui enferment votre instinct de maternité, faire des brèches dans les barrières éducationnelles transgénérationnelles et accéder au langage du cœur pour offrir la liberté à votre bébé, la liberté de grandir et de vous faire grandir.

Grâce à cette communication profonde, émotionnelle et vraie, vous lui faites un magnifique cadeau ! Celui d’une relation basée sur l’honnêteté des sentiments.

Cette lecture vous permet-elle d’identifier les pleurs de votre bébé, de les étiqueter ? Alors physiques ? Psychiques ? Ou les deux ensembles ?

Le pleur de votre bébé a très souvent des origines multiples. Il accompagne les troubles fonctionnels.

Je m’excuse par avance de la métaphore pour expliciter : « Fonctionnel ».

« Le bruit anormal que fait votre voiture n’empêche pas celle-ci de rouler. Donc votre concessionnaire vous affirme que ce n’est pas grave. Pourtant vous sentez qu’il faudrait que vous fassiez quelque chose avant que la panne n’arrive… »

Pour votre bébé, il n’y a pas de soucis à avoir, puisque dans la majorité des cas, son pleur ne l’empêche pas de grossir. Le médecin prescrit de l’Inexium (anti-acide) et du Gaviscon (protection en suspension) et, pour rassurer la maman, il assure que tout s’arrangera vers 4 /5 mois. Si la maman consulte à nouveau pour le même motif, peut-être lui dira-t-on que c’est son stress qui fait pleurer le bébé ?

Pour moi, le pleur est un signe que je prends très au sérieux et, il m’arrive même, secrètement, de remercier le bébé de signifier qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Sa famille et moi, allons pouvoir travailler en amont de la pathologie avérée.

Il semblerait que les maux des bébés soient issus de plusieurs sources : physique, psychique, chimique*. Ces différents pôles sont à la fois entremêlés et additionnent leurs effets.

Le bébé, très réactif à son environnement, trouve des solutions pour répondre à tous types d’informations et c’est dans l’urgence qu’il se protège avec l’énergie dont il dispose. Très vite, cette énergie « nucléaire », brouillent l’état des lieux; c’est la raison pour laquelle je demande à voir les bébés très précocement.

Quoiqu’il en soit, il est difficile de trancher sur une stratégie thérapeutique sans poser les mains sur votre bébé afin d’en lire les différentes tensions.

Ps : En dehors d’un fait bien marquant : votre bébé est tombé de la table à langer, par exemple, pensez aux moments de sa courte vie où il aurait pu subir des pressions de longue durée. Une position tête coincée dans le bassin avec des contractions dès le 6ème mois en est un. La mort de votre père, 15 jours avant la naissance, en est un autre. Ces événements vont laisser dans les tissus du bébé, des empreintes sous la forme de densités.

II. CIRCONSTANCES ET SINGULARITÉS DES PLEURS

Qu’ils soient dirigés à votre attention, ou non, les pleurs ont une signification :

– « J’ai faim, j’ai sommeil et je n’y arrive pas, je ne vais pas bien».

Les fonctions vitales d’un nouveau-né sont : dormir pour construire, se nourrir pour faire des réserves, respirer pour vivre et se sentir aimer pour mettre du sens à sa vie.

Si un obstacle empêche d’accéder à une de ces nécessités, le pleur semble être le premier signe de désarroi.

Les conséquences relationnelles ne sont pas anodines. Si l’état de pleur perdure, l’instinct maternel risque d’être mis à mal. L’enfant le ressent à cause de la fragilité de ses protections contre les excitations extérieures et l’effet « boule de neige » est activé. On ne sait plus qui ou quoi est responsable des pleurs.

Ps : L’équilibre de la famille peut parfois même être rompu ; il arrive que certains couples restent traumatisés et dans les cas les plus extrêmes ils ne désirent pas renouveler l’aventure d’une autre naissance.

A) LES PLEURS LIÉS A LA NOURRITURE
1) La faim ou l’expression progressive

Dans ce cas, le bon réflexe est de regarder sa montre pour vérifier qu’il s’est écoulé 3 heures entre deux repas. Ce temps peut être réduit en cas de trouble digestif.

Les pleurs montent crescendo sans marquer de pause et arrivent très rapidement à leur paroxysme. Ils cessent immédiatement en présence du biberon ou du sein.

On peut le distinguer du pleur de douleur par son expression progressive.

– Si bébé a une très bonne qualité de sommeil, il pourra être moins fréquent.

– Si son estomac est tendu, spasmé, tiré vers le haut et gonflé par l’air avalé par une tétée non sereine, comprimé dans un espace abdominal en hyperpression, bébé est très vite en satiété et s’arrête de boire.

Mais pour emmagasiner la quantité d’énergie journalière, il demande à boire plus souvent . (Voir « pleurs de tensions »).

Ps1 : Pour les femmes qui nourrissent au lait lyophilisé :

– Bébé peut avoir des remontées en quantité importante et parfois beaucoup plus discrètes, mais associées à un infléchissement de la courbe de poids, il faudra écarter l’intolérance aux protéines de lait de vache ou au lactose. Parfois les remontées en jet de tout le biberon aident le diagnostic.

Ps2 : Pour les femmes qui allaitent :

– Quand le bébé n’est pas dans une position de confort à votre sein parce qu’il est en tension au niveau de sa bouche, de son cou, de tout son corps, les montées de lait seront moins importantes, le temps d’allaitement sera haché, ce qui est stressant pour le bébé et pour vous.

– Ne pas chercher à perdre le poids pris pendant la grossesse ; au cours de cette période d’allaitement, vous avez besoin d’énergie puisée dans des aliments, de qualité, bien évidemment !!

– Quand vous êtes très fatiguée, le lait est moins nutritif et bébé le fait savoir.

– Je n’ai pas recensé d’amélioration notable en vous préconisant une hygiène alimentaire irréprochable ; cependant une étude américaine à travailler sur le sujet et la conclusion de cette étude tend à prouver les effets délétères sur le système digestif du bébé lors de l’absorption maternel de bananes, chocolats, édulcorants (pâte à mâcher).

Ps3 : Pour les deux types d’alimentation :

– Vous avez parfois des difficultés à distinguer les pleurs de faim, ou de douleur. Le petit « truc » qui ne fait pas l’unanimité, est de proposer au bébé une tétine (qui n’a jamais retiré le goût de téter au sein) ou le doigt. S’il se calme à la succion, c’est qu’il n’a pas faim mais plutôt besoin d’être rassuré.

2) Positions d’ALLAITEMENT

Bébé a du mal à trouver le sein, s’agite, donne des « coups de boule », s’arc-boute, mord le mamelon comme un « varan ». Bébé est inconfortable. Est-il dans une bonne position ?

Pour les explications « ostéopathiques » de ce qui suit, je vous invite à vous référer au paragraphe « pleurs de tensions ».

Deux solutions :

– Changer votre position : Je vous propose de vous installer inclinée, comme si vous étiez dans un transat. Si c’est dans un fauteuil ou dans un canapé, caler des coussins sous les reins organes et placer bébé face à vous et dans le même plan longitudinal.

Puis l’assister pour qu’il grimpe jusqu’à votre sein (s’il ne peut pas le faire tout seul). S’il est bien, c’est en grande partie dû à la position de sa tête qu’il va positionner lui-même en légère extension.

Nb : Cette position est bien différente de celle, traditionnellement proposée, où le bébé est placé lover transversalement contre vous et ou vous « l’inciter » à téter en lui imposant une flexion de tête.

– Changer la position de bébé : Votre bébé est classiquement face et transversal à vous. Placer un coussin sur vos cuisses de façon à n’avoir qu’à soutenir la tête de votre bébé sur votre avant-bras.

De votre main opposée à sa tête, prendre, par son entre-jambe, le bassin. Par cette prise, vous allez orienter le bas de son corps pour trouver, avec lui, sa position de tension minimum. Celle-ci favorise une tétée calme.

Deux paramètres sont à installer :

1° éloigner ses fesses de vous jusqu’à ce que sa tête soit en légère extension.

2° tourner son bassin de façon qu’il ait son ventre en direction de vos cuisses ou dans le sens inverse c’est-à-dire son ventre en direction du ciel. Vous allez donc lui proposer soit une vrille dans le sens horaire ou antihoraire. Dès que la tétée devient calme et efficace, cette position est une position de référence pour ce sein.

Pour l’autre sein, procéder de la même façon.

Ps : Certaines sages-femmes ont une spécialisation en allaitement.

3) Une barrière intestinale non mature

Physiologiquement, la barrière intestinale n’est pas mature avant l’âge de 6 mois. Cette maturité de l’intestin grêle permet la dégradation des protéines alimentaires avant qu’elles ne passent dans le sang de votre bébé. Dans le cas où les protéines alimentaires se retrouvent dans le sang, l’organisme du bébé réagit grâce à son système immunitaire en éliminant ce qu’il considère comme un intrus. C’est l’allergie. Fort de cette information, le risque que le nouveau-né fasse, soit immédiatement, soit plus tard des intolérances ou des allergies alimentaires est plus important si vous lui proposez des laits artificiels et de l’alimentation diversifiée avant la date des 6 mois.

Une intolérance et une allergie sont sources de stress qui mettent en tension tout le système digestif au même titre qu’une intoxication alimentaire. Et même si le symptôme ne se déclare pas systématiquement chez tous les bébés nourris au biberon, une sensibilisation (fragilité) est enregistrée dans son organisme.

Ps1 : l’allaitement maternel empêche ce choc immunitaire, puisque les immunoglobulines de la maman passent par voie mammaire et se chargent de cette compatibilité. La nature est bien faite. N’allaiter que les trois premiers mois (légal), c’est un peu juste, mais c’est toujours ça de gagner !

Ps2 : Je ne dis pas que si votre choix est de ne pas allaiter, votre bébé a plus de chance de pleurer qu’une maman qui donne le sein. Toute décision à ce sujet appartient à la liberté individuelle parentale. Par contre il ne peut y avoir de liberté sans information (idem pour la liberté vaccinale).

4) Les laits « médicalisés »
Laits anti-régurgitations, anti-coliques, épaissis, sans protéine de lait de vache…que de références…, pour si peu de résultat, car si j’ai pu noter que pour quelques bébés il y a eu amélioration de leurs troubles digestifs, ils n’ont été que de faible durée.

De plus lorsque vous décidez de changer de lait, il faut s’attendre à quelques jours d’adaptation, inconfortable pour le bébé, pour que le système digestif se munisse des bonnes bactéries.

Ps : Si le bébé ne trouve pas de solutions à ses problèmes digestifs, c’est que quelque chose l’en empêche et la qualité du lait n’y changera pas grand-chose. Le problème auquel il est confronté est beaucoup plus en amont.

B) LES PLEURS DE SOMMEIL ou – « j’aimerai, mais je ne peux pas… »

Si les parents respectent bien le « besoin rythmique fondamental » du nouveau-né, celui-ci devrait dormir 21h/24.

Si son environnement interne et/ou externe ne lui permet pas de se laisser glisser dans une détente totale, il risque de se réveiller quelques temps après le coucher ou de « résister » jusqu’à épuisement.

Ps : Chez un tout-petit qui souffre de son ventre, on ne parle d’épuisement que chez les parents ! Le temps record de pleurs en consultation est de 8 mois, 24h/24.

Les pleurs sont continus ou intercalés de périodes de calme se dissipant très rapidement pour laisser le bébé dans un état d’une extrême violence. Son visage devient écarlate et il se griffe. Les cris font suite aux pleurs.

Dans certains cas, le bébé peut pleurer dans son sommeil et ce, les yeux ouverts. Il se trouverait dans une sorte de phase de sommeil agité et je vous conseille d’attendre quelques minutes avant de le prendre dans vos bras. Le risque est de le sortir de son sommeil, ce qui n’est pas souhaitable chez un petit dormeur.

– Pour vérifier s’il ne dort pas, je vous propose de vous mettre dans son champ visuel sans faire de bruit et se balancer de droite à gauche. Si votre bébé vous suit du regard, c’est qu’il est éveillé et la décision de le consoler, au risque de le réveiller, n’appartient qu’à vous.

– S’il fait comme si vous n’étiez pas là, il est supposé dormir et je vous conseille donc d’attendre encore une petite minute avant de le sortir de sa nacelle afin de lui laisser la possibilité de s’apaiser seul (et de lui proposer sa « suce » en toute discrétion).

Avez- vous remarqué que votre bébé se calmait plus vite dans les bras de l’un ou de l’autre quand vous vous releviez la nuit pour l’apaiser ? Est ce que l’un des deux parents est plus rassurant que l’autre et favoriserait la fonte des tensions ?

Ps : Quand rien n’apaise votre bébé, il vous faut trouver une stratégie pour « tenir » dans le temps.

Si la situation professionnelle de papa le permet, sa contribution à l’apaisement du bébé est une nécessité. Le congé paternité est destiné à cet effet. La maman doit pouvoir compter sur ce relais qui est indispensable pour se ressourcer en énergie. La maman ne peut pas compter sur son « instinct maternel » si ses batteries sont à plat.

L’énergie d’un bébé est toujours disponible et si le pleur en est l’expression du moment, s’armer de courage et consulter un ostéopathe sont de bonnes attitudes.

1) Point de vue psychiatrique

L’endormissement survient quand le rêve est possible. Chez les tout-petits, le manque d’expériences vécues ne leur permet pas cet état. Le Docteur Fain dit, que dans l’insomnie précoce, « la tension débordante n’a pu trouver de moyens d’apaisement et entraîne une impossibilité totale de régression au narcissisme primaire. Il semble s’organiser alors, non pas une activité hallucinatoire* que l’enfant est alors incapable d’élaborer…, mais une activité motrice de type autodestructif* ».

« Cette frustration libidinale serait due à un mauvais investissement de l’enfant par la mère », d’après Léon Kreisler.

Le propos du Dr Kreisler est culpabilisant pour la maman. Je parlerai un peu plus loin de stratégie plus que de traitement pour que la prise de conscience maternelle ne vienne pas renforcer le conflit dans la relation dyadique. J’ajoute que si cette relation perturbée et délétère pour l’enfant, est véhiculée par la mère, la responsabilité du conflit peut être paternelle. (Exemple du cas du père absent et d’une maman qui aimerait à juste titre, un peu plus d’engagement paternel).

Ps : Je remarque que très souvent le papa ne dit rien de ce qui le tracasse.

Exemple : – « je me sens extrêmement triste de partir travailler, à 6 heures le matin, laissant une femme épuisée par des nuits d’insomnies et mon bébé qui souffre, je préférerai rester avec ma famille » ; ce « non avoué » est une des clés de l’état psychologiquement « excité » de son enfant qui va pleurer jusqu’à son retour.

2) Point de vue environnemental

Sont dénoncés, la méconnaissance des besoins individuels du bébé dans le champ de la diététique (qualité*, quantité des aliments, rythmes et routines, les positions d’allaitement imposées par certaines instances), l’agitation et le surpeuplement du logement.

3) Point de vue fonctionnel

Un bébé qui est constipé, qui a des coliques ou (et) des remontées acides…, ne peut pas être serein. Tout comme l’adulte, pour glisser dans le sommeil, bébé doit être apaisé.

Chers parents,

Vous pouvez aider votre bébé à retrouver la quiétude (et secondairement la vôtre !) par des gestes et attitudes :

– Prendre l’enfant dans vos bras avec douceur, sérénité (difficile, en cas d’insomnies parentales massives). Penser avant de faire : – « je vais te prendre, mon chéri… »

– Le bercer, si possible latéralement (tangage), bébé sur le dos ou sur le ventre (à essayer…).

Nb1 : Les berceaux d’antan étaient parfaitement adaptés pour obtenir cette détente.

– Tous mouvements extérieurs compensent le manque de mobilité interne de ces bébés inconsolables. Penser aux promenades en poussette et au portage en écharpe qui sont parfois les seules solutions tolérées.

Nb2 : Vous renseigner auprès ces professionnels passionnés, que sont les formateurs au portage traditionnel.

– Favoriser la succion, en lui proposant votre petit doigt, ongle vers le bas et si la demande est très importante, la tétine peut être la solution. Attention, votre intention, en lui présentant la tétine, est capitale :

Si vous pensez que cet « horrible » outil dévisage son minois et sera responsable de problèmes d’orthodontie, de dépendance, d’un danger pour l’allaitement, il risque fort de ne pas l’accepter.

Si vous forcez sa bouche comme pour enfoncer un « bouchon », pour ne plus l’entendre crier, soit il la refuse, soit il en sera addicte et ne la lâchera pas de si tôt !

Si vous lui offrez en lui disant : – « prends, mon chéri, ça va te faire du bien » ; dans la mesure où ce geste est une bonne indication, il utilisera la « sucette » juste pour s’endormir puis la lâchera.

– La routine est importante. Il est préférable de coucher le bébé, rassasié et langé.

– Le coucher en respectant sa position de confort ; si vous remarquez que c’est avec une tête en arrière et tournée sur le côté que votre bébé est bien : ne le couchez pas sur le dos en lui bloquant la tête bien droite! Lui proposer la position sur le côté qu’il semble apprécier.

Ps : Mettez-vous à sa place :

Si, pendant une bonne partie de la grossesse, bébé était « travers » dans l’utérus, c’est en inclinaison et sur le dos qu’il sera le mieux. Je vous propose la même logique dans les positions d’allaitement.

Si votre bébé était en présentation très basse à partir du 6ème mois, il est fort à parier qu’il ait besoin pour s’endormir d’une présence sur sa tête, lui rappelant les pressions de sa tête dans votre bassin. Un doudou sur son visage pourra combler la frustration du manque de cette pression (si en plus il a votre odeur !…).

L’éclairage de la psychanalyse permet de mieux comprendre le développement de l’enfant et de l’expression des troubles fonctionnels. Lors de mes consultations, je trouve des somatisations infantiles qui « fondent » lorsque j’oriente la discussion sur les troubles comportementaux des parents, alors qu’elles résistent quand j’utilise uniquement l’outil ostéopathique. Mes intuitions ont été récompensées par des résultats inespérés. La pluridisciplinarité est indispensable et j’oriente fréquemment vers les psychothérapeutes et psychiatres.

C) LES PLEURS DE TENSIONS ou l’expression douloureuse

Jusqu’à présent, je n’ai pas fait de parallèles entre les pleurs et la douleur.

Dans les pleurs de tensions, il ne s’agit pas uniquement d’un mal-être, mais très objectivement de douleurs. Je pense aux pathologies telles que les troubles digestifs qui sont les principaux motifs de consultation.

Une majorité de maman savent que leur bébé ne pleure pas pour rien et qu’il souffre. J’attache une grande importance à ce 6ème sens maternel.

En consultation de ville, je distingue deux types de pleurs :

1) Le pleur explosif

Se manifeste soit pendant la prise du sein ou du biberon, soit lors du temps de digestion (pouvant aller jusqu’à 2/3 heures après le repas) alors que le bébé est endormi, il sursaute et pleure. Il s’agit d’une remontée acide (RGO).

Lorsqu’il est associé à des tortillements, le bébé se calmant qu’après l’exonération des selles ou des gaz, il s’agit de coliques.

Dans les deux cas, le pleur est d’intensité maximale.

Le retour au calme dépend de l’instant où s’exprime le trouble digestif, au cours du cycle de sommeil du bébé. Si le trouble digestif se situe en plein milieu d’un cycle, il va pleurer sur 4-5 expirations, sans se réveiller. S’il se situe entre deux cycles, qui sont environ de 50 minutes à cet âge, bon courage, car vous risquez d’en avoir pour 50 minutes de pleurs. Surtout ne ratez pas le moment où il récupèrera le cycle de sommeil suivant !!

Ps1 : Dans ce contexte, précis, de troubles digestifs et si bébé est nourri au sein, je conseille aux mamans de le faire roter pour éviter toute surpression dans l’estomac.

Ps2 : Si votre bébé souffre de RGO, dès que vous le mettez sur le dos dans sa nacelle en déclive, essayez la position ventrale. Certains sont mieux dans cette position et donc le risque de remontées acides diminue.

Je ne veux pas vous mettre en porte-à-faux par rapport à ce que préconise la puéricultrice et le pédiatre en vous disant que pour ces bébés là ,et s’ils le supportent, la position ventrale est souhaitable de jour comme de nuit, vous n’en dormirez pas !

Mon conseil est de faire l’essai en diurne, vous pourrez ainsi le surveiller.

2) La plainte, le geignement

Peuvent venir d’une tension intracrânienne ou même d’une légère hydrocéphalie très facilement résorbable mais si mon intervention ne fait pas cesser rapidement le geignement, je dirige le petit patient à son pédiatre car le diagnostic peut être pathogène.

Avec les bébés, le droit à l’erreur n’existe pas, ce qui m’oblige à être très réactif.

3) Le bébé a de multiples occasions de souffrir

Même si l’appareil cérébral et la discrimination des informations sensitives infantiles ne sont pas matures, il ne faut pas en conclure que les bébés ne souffrent pas.

Bien au contraire, les informations qui partent des organes et arrivent au cerveau sont très frustres. Le bébé n’a pas d’expérience pour définir et comparer telles ou telles sensations. Par contre, si un organe est en tension et que cette tension dépasse un certain seuil de tolérance, les informations montantes sont interprétées en terme de douleur et la réponse réflexe est un viscéro-spasme qui lui-même est algique.

Pour le bébé, soit une sensation est agréable soit elle ne l’est pas. Lorsqu’elle est désagréable, cette sensation le fait pleurer. Dans le cas contraire il dort ou reste calme ; c’est de la logique et c’est simple à comprendre.

La relation précise entre le pleur et la souffrance est pleine de subtilité, son déchiffrage est une affaire d’expérience. C’est cette expérience que je mets à disposition des parents inquiets. Ces parents particulièrement fatigués sont tentés de se laisser aller aux interprétations faussées par des projections fantasmées.

Si le pleur est majoritaire dans un cycle de 24 heures, il vous arrive de perdre pied avec un sentiment de culpabilité à ne pas « réussir ». Piqûre de rappel ? Quoiqu’il en soit, cette dévalorisation peut faire un effet « boule de neige » sur votre bébé.

Le stress psychique parental se surajoute à une douleur d’origine physique (soit, deux couches de tensions de natures différentes) et votre bébé au bout de la chaîne en fait les frais.

Nb : La compréhension du langage des pleurs est une des solutions pour en venir à bout (courage et patience !!!).

4) Tout commence dans le ventre de maman

La position idéale pour résister aux pressions, c’est faire l’œuf et c’est ce que fait le fœtus en affichant la position fœtale. Le menton est en direction du sternum, ce qui donne un appui antérieur aux cervicales en cas de surpression axiale.

Contrairement aux idées reçues, le fœtus ne reste pas dans cette position tout au long de la grossesse. Il bouge dans l’espace utérin et donc se vrille, met sa tête, son corps et ses membres dans différentes positions, sans doute bien éloignées de la position « normée » et figée que nous connaissons tous.

Le danger pour l’intégrité de l’axe vertébral entre le sacrum et le crâne est la position de tête « défléchie* ».

5) Quelques notions anatomo-physiologiques

Il y a plusieurs façons de décrire l’anatomie, celle que je vous propose, met en avant les éléments qui sont contraints, pour que vous visualisiez avec moi, ce qui se joue sous mes mains.

– En arrière,

Un empilement encore fibreux (et physiologiquement souple)

Il s’agit de l’empilement des vertèbres qui contient un organe noble : la moelle épinière. Celle-ci est protégée de l’os vertébral, par une membrane peu élastique, la dure-mère. La duremère glisse dans le fourreau osseux à l’image des perles qui composent le collier (cet ensemble est appelé : axe central).

La dure-mère s’étend du coccyx au crâne où elle « contient » le cerveau.

Elle a cette singularité d’être très réactive aux tensions qu’elle peut subir dans le cas d’étirement excessif et de compression avec glissements (pose de ventouse, contractions sur col fermé).

La singularité des tissus* des bébés est la mise en sécurité, avec une énergie maximale, de la zone lésée ; une sorte de plâtre naturel très compressif qui empêche donc à la structure de s’abimer.

Cette protection, installée dans l’urgence, sans doute par le système neurologique autonome, bloque la mobilité loco-régionale, limite aussi tous les échanges vasculaires, les communications cellulaires. Cette région est comme isolée du reste du corps et se « dessèche » progressivement, se rétracte (à l’image d’une éponge sèche). De plus, des incidences à distance bouleversent l’homéostasie* et avec le temps, créent des dysfonctionnements.

Cette « protection », dont je viens de parler, devient très vite une densité.

Ps : L’action ostéopathique consiste à venir à la rencontre de cette densité et faire en sorte qu’elle fonde, puis à traiter ce pourquoi le bébé a dû la mettre en place.

Je vous parle d’une densité, mais il arrive de trouver sur un bébé, de quelques jours, plusieurs densités à des endroits différents (par exemple entre les omoplates, sur une clavicule) ou sur le même endroit (compression et traction sur l’étage vertébral cervico-dorsal). C’est pour cela que nous sommes plusieurs à penser, que c’est avant la naissance que l’histoire traumatique du bébé commence.

La rétraction de la dure-mère raccourcit la longueur de la colonne entre la tête et le bassin. Ce qui crée des compressions intervertébrales (passage de nerfs rachidiens, entre autres…) et diminue le volume abdominal dans sa dimension verticale.

La conséquence directe de cette diminution de hauteur est la surpression de l’abdomen et de son contenu viscéral. Cette surpression est responsable « d’accolements » entre les différents éléments de glissement (péritoines) ; les mouvements automatiques des fonctions, comme le transit, sont freinés (le péristaltisme) ; les compressions empêchent la vascularisation d’être optimale et les ordres envoyés par l’innervation automatique deviennent inadaptés aux besoins. Il s’en suit des accélérations de certaines fonctions (par exemple, digestives) associée à des fermetures de sphincters.

Le bébé est confronté à des aberrations dans certaines séquences autonomes nouvellement mise en place (la maturation est très récente) des fonctions de digestion et du transit. Des dilatations sont responsables des douleurs de coliques. En effet, l’étirement de l’enveloppe du tube digestif, très richement innervée, est responsable de viscéro-spasmes douloureux.

Voici donc ce qui se passe à l’arrière du petit patient ; quand je pose mes mains sur sa tête, j’ai l’impression d’avoir un axe central inélastique, tout rétracté, très dur. C’est comme s’il y avait un tour de molette dans les suspentes qui étayent le bébé. Le cou est comme vissé entre les épaules et bébé tient sa tête dès le 15ème jour ! Ce n’est peut-être pas douloureux, mais sûrement désagréable.

– En avant,

Plusieurs systèmes viscéraux sont suspendus à la base du crâne et l’un d’eux se termine à l’anus (système digestif).

Je vous ai parlé de cette tendance à la « déflexion » de tête, qui, si elle ne fait pas partie du schéma postural du fœtus, est une réalité lorsque le col tarde à s’ouvrir ou/et juste avant le dégagement* de la tête lors de l’expulsion. Les pressions plus ou moins axiales qu’exercent les poussées de l’utérus qui se contracte, et la résistance de la tête du bébé à traverser la barrière périnéale, forcent l’extension de la tête et propulsent le thorax du bébé vers l’avant.

Tous les éléments anatomiques qui sont à l’avant de la colonne vertébrale cervicale et

cervico-dorsal sont tirés vers le haut et vers l’arrière. Ils se plaquent sur la partie haute du thorax et contre la colonne. Cette traction axiale et cette compression postérieure étirent et réduisent la lumière des tubes respiratoire et digestif.

Le bébé se trouve alors confronté à des tensions de gorge qui auront pour conséquences : des fausses routes, des difficultés à déglutir, des bruits de restriction aérienne lors de l’inspiration (par exemple le stridor), des toux sèches chroniques…

Au niveau de la partie supérieure de la cage thoracique, des accolements sont souvent présents entre les apex pulmonaires et l’orifice supérieur du thorax. Ils sont responsables d’une fragilité bronchique.

Si ces entraves ne sont pas douloureuses, elles sont gênantes de jours comme de nuits !!

Ps : Je ne peux m’étendre sur toutes les découvertes que je fais en écoutant les tissus, mais pour certains bébés, la liste des empreintes de naissance est lourde.

– Ça se joue encore en avant…

Mais voici ce que je vous garde pour la fin. C’est le schéma que je retrouve chez 90% des bébés vus en cabinet de ville pour des pleurs inconsolables.

Vous les reconnaitrez : Ces bébés s’arc-boutent en arrière, sont très toniques, ne dorment en journée que d’un œil, s’endorment que lorsqu’ils sont mis en mouvement, sursautent dans leur sommeil surtout pendant la journée, respirent rapidement avec une toute petite amplitude, accrochent rarement votre regard, sont gloutons et vite rassasiés, sont inconsolables en soirée.

Ça se joue toujours à l’avant de notre petit patient mais plus bas. Les effets sont dus à la tête qui, positionnée en arrière, tire sur la gorge, tire sur l’œsophage, tire sur l’estomac. L’estomac est retenu dans la cavité abdominale par la présence du muscle diaphragme qui, pour faire son travail inspiratoire, doit pouvoir descendre.

Un estomac qui monte contre un diaphragme qui descend de façon rythmique et automatique, voici un combat qui ne donne rien de bon : Ce sont les régurgitations gastro-œsophagiennes si douloureuses pour le bébé.

Pour un oui ou pour un non l’estomac se spasme, l’œsophage s’irrite… et l’asthme n’est pas loin si la chronicité s’installe.

Dès que le diaphragme « soupire » ou descend plus bas (pleurs ou inspirations détendues), l’estomac se contracte et l’acide remonte. Il remonte d’autant plus facilement dans l’œsophage que celui-ci est dépourvu, à cet âge du bébé, d’un sphincter mature.

L’estomac est très vite rempli, vu sa faible ampliation*. La pression intra-abdominale augmente lorsque le bébé est mis en position assise, allongée, verticale (pour certains), le diaphragme devient un peu plus présent et l’estomac se spasme.

L’effet boule de neige va être favorisé par le hoquet (spasme du diaphragme), les pleurs, sur un fond légitime d’angoisse de la maman, qui pense au malaise vagal et à la mort subite du nourrisson.

Ps : Pour information, les pleurs de la colique se manifestent jour et nuit, alors que les régurgitations gastro-œsophagiennes (RGO) sont plus contemporaines à la prise alimentaire. Elles peuvent même subvenir lorsque votre bébé est au sein.

Les coliques et les RGO sont deux pathologies jumelles que je nomme : troubles digestifs. Elles font partie d’un même schéma lésionnel.

6) Des conseils pour vous aider à soulager votre bébé

Votre marge de manœuvre pour soulager votre bébé est réduite quand cette pathologie digestive est bien installée. Mais comme il y a plusieurs degrés « d’enfermement* » du bébé, voici ce que je vous propose d’essayer :

– investir dans une écharpe africaine pour le portage ; la verticalité en terme de pesanteur est compensée par le « collé-serré » du bébé contre maman.

– installer votre bébé dans son lit dans sa position de confort (déjà abordé),

– lui proposer une tétine. Cet outil tamponne ses acidités, car la salive qu’il avale régulièrement, est basique. De plus le contact buccal et la succion sont réconfortants émotionnellement (« auto-érotisation »),

– rassurer votre bébé par un contact peau à peau. Il sent votre parfum (si possible « naturel ») et peut ainsi vous identifier. Les endroits qui « fleurent bon maman » : le cou, les seins, les aisselles,

– les massages sur tout le corps mais sans insister sur le ventre, car celui-ci est déjà en surpression ainsi que les zones sur la colonne vertébrale qui le font sursauter,

– le bercement (déjà abordé),

– les promenades qui vont le soulager, car tout ce qui bouge à l’extérieur, compense le manque de mobilité interne (Poussette, voiture, portage, bercement, bruits familiers…).

– la recherche d’une bonne position de bébé au sein (déjà abordée) limite les prises d’air et régule vos montées de lait.

Ps : les crevasses trouvent explications dans les cas de RGO de votre bébé et/ou une déficience de maman en acide folique (manger des céréales complètes et des légumes à feuilles),

– un bébé qui souffre d’un dérèglement digestif est un bébé qui boit goulûment. Fractionner, par des pauses fréquentes, la prise de lait, limite le risque de RGO par débordement de l’estomac vers le haut. S’il n’est pas content, lui expliquer en le calmant par des caresses et une voix sécurisante, que c’est pour son bien (attention : l’important, est d’en être convaincu).

– de lui ouvrir votre cœur ; exemple : – « maman a très peur que tu meurs, ce sont des angoisses qui ne t’appartiennent pas, mon chéri. Elles font partie de l’histoire de maman. Je t’aime, dors en paix ».

J’ai abordé ce sujet dans « les facteurs responsables de l’insomnie ». Les peurs font partie de la vie de votre bébé. Ce sont les siennes, les vôtres et celles de papa bien sûr. Les peurs sont somatisées essentiellement, à cet âge, dans les viscères de l’abdomen. Votre bébé, en tant que miroir de vos émotions, les porte sur son système digestif, ce qui n’arrange pas sa digestion.

– d’utilisez la puissance du langage de votre cœur et vous serez agréablement surpris(e) du résultat ! Parlez-lui comme vous le feriez à un « psy ». A son âge, il ne comprend pas le sens des mots (donc libérez-vous) par contre il ressent ceci : – « plus maman me parle avec honnêteté et plus son cœur s’allège. Je sens qu’elle va mieux, elle m’aime ! », – « je me détends ».

Sa tension globale fond, même si autres choses le tracassent. Il se peut que les secrets que vous lui avez avoués se soustraient alors, à toutes les autres perturbations environnementales. Son seuil de « tolérance » va remonter.

Les temps de pleurs seront plus courts et bébé sera facilement consolable.

Si mes conseils ne fonctionnent pas ou sont insatisfaisants dans la durée, cela veut dire que l’origine n’a pas été trouvée. Chers parents, vous n’y arriverez pas seuls. Faites appel à un professionnel : Médecin généraliste, pédiatre, ostéopathe, PMI, sage-femme, psychothérapeute.

J’insiste sur la multifactorialité de la genèse du pleur…et si, par vos soins, le pleur venait à disparaître, c’est une bonne chose mais cela ne veut pas dire que votre bébé n’a plus de tension.

CONCLUSION

La constitution du bébé est très résistante grâce à sa qualité première qui est la malléabilité. La malléabilité des tissus est nécessaire au bébé pour qu’il traverse, sans trop de difficultés, les détroits osseux de votre bassin.

La performance de votre bébé lors de l’accouchement est extraordinaire mais peut être mise à mal par un environnement de grossesse « défavorable », susceptible de lui faire perdre sa malléabilité.

L’accouchement est un travail à deux (vous et lui) qui nécessite de rester en « relation ». De ce dialogue physique et psychologique vient au monde un petit être qui est proche de la perfection originelle (embryologique). Si tel n’est pas le cas, n’ayez crainte, l’ostéopathie veille au bien-être de votre bébé sous la forme d’un « service après-vente » !

Votre bébé a bien résisté aux contraintes de naissance, puisque vous l’avez aujourd’hui dans vos bras. Son comportement au cours du premier mois est un « baromètre » de son état interne. Il faut dire que les équilibres internes ne sont pas à l’instar de la solidité de sa structure. Ils sont en adaptation perpétuelle avec un matériel tissulaire, organique, neurologique, psychique non mature. Cela fait beaucoup de paramètres à gérer, pour que tous les organes fonctionnent correctement. Le pleur est l’expression bruyante de « la partie émergée de l’iceberg ».

Les capacités de votre bébé sont inimaginables : La force de santé dont il est doté, trouve une solution, dans l’urgence, pour sa survie. La spécificité de son jeune âge se situe, entre autres, dans ses capacités à se protéger et à compenser.

Quand il se protège, il n’y va pas avec le dos de la cuillère, il y met toute son énergie. Cette énergie verrouille certaines zones de son corps, l’éloignant encore un peu plus de sa malléabilité originelle. Je ne parle pas encore de pathologie, car bébé a des capacités d’adaptabilité prodigieuses. Mais lorsque, ce ou ces verrous sont installés dans la durée, les densités et les accolements se surajoutent les uns aux autres, empêchant les fonctions de son organisme d’être optimales. Mon travail est de dialoguer avec ces densités pour faire comprendre au bébé qu’elles n’ont plus lieu d’exister, car le danger n’est plus présent.

Je réserve à mes stagiaires les détails techniques utilisés, pour obtenir cette détente physique.

Pour les tensions de nature psychique, j’ai dénoncé certaines tendances naturelles parentales, délétères pour l’enfant et vous ai guidée sur le travail de recentrage pour une relation « juste » avec votre bébé. Ne pas oublier qu’il est votre miroir émotionnel. Donc quand il pleure, la première question à se poser est : – « qu’est-ce qui me perturbe en ce moment ? ».

Je suis gêné de vous le dire, mais je remercie les enfants qui expriment leurs tensions dès le début de leur vie (ils ne le font pas tous !). Lorsqu’il m’est donné l’occasion de les traiter avant 1 mois, la lecture et donc le traitement sont facilités et efficaces à long terme.

Vous êtes probablement surpris de découvrir les réalités des pleurs et leurs enjeux, pour vous et votre petit. Les bébés ne seraient-ils pas un catalyseur de maturations « parentales ». Grâce à ses petits êtres, les adultes que vous êtes et parents en devenir, pouvez, si vous le désirez, tourner une page de votre histoire (passée).

C’est dans cette dynamique que, vous pouvez prendre « appui » sur votre enfant, et que lui, va pouvoir prendre appui sur les fondations que vous représentez. N’est-ce pas une merveilleuse synergie des compétences dans la relation ?

L’adaptabilité est à la fois l’amie et l’ennemie du bébé.

Les « adaptabilités » sont issues de la somme de toutes les solutions d’urgence qui, à long terme, entraînent le bébé puis l’enfant, dans une spirale de tensions. Et c’est peut-être dans un état « précontraint », que le bébé franchira les étapes de maturation, qui sont des périodes de bouleversements dans les équilibres internes ? Peut-être verrez-vous donc apparaître une quantité de symptômes, qui saturent les pages des carnets de santé ? Je veux parler des otites, angines et bronchites, des retards dans l’acquisition des positions assises et debout, des troubles du comportement (qui vont de l’agitation à l’hyperactivité), et des défauts de concentration à l’école…

Je ne dis pas que tous les enfants qui pleurent à la naissance, présenteront les soucis précités. Je dis que je retrouve chez tous ses enfants, vus en consultation pour ce type de symptômes, des tensions de naissance.

Alors pourquoi ne pas jouer la carte de la prévention ?

Arnaud LAFORGE

 

BIBLIOGRAPHIE

Comment commence la vie humaine, E. Blechschmidt, ed Sully 2004

Le sommeil, le rêve et l’enfant, M. Thirion, M-J Challamel, ed Albin Michel

Bien-être et maternité, Bernadette De Gasquet

Bouger en accouchant, Blandine Calais-Germain, Nuria Vives Parès, ed désirs

Ostéopathie intrapelvienne et arbre généalogique, C. Schweitzer, ed Robert Jauze

Un seul être vous manque, auriez vous eu un jumeau ? C. Imbert, ed Visualisation Holistique

La psychiatrie du bébé, L. Alvarez, B. Golse, ed puf

L’enfant et son corps, L. Kreisler, M. Fain, M. Soulé, ed puf

Il est permis d’obéir, D. Marcelli, ed Albin Michel

Pour une naissance sans violence, F. Leboyer

Si l’enfantement m’était conté, F. Leboyer

Le cri primal, A. Janov, ed Flammarion

Approche tissulaire de l’ostéopathie, P. Tricot, ed Sully

Les fascias. Rôle des tissus dans la mécanique humaine, S. Paoletti, ed Sully

Techniques ostéopathiques « d’urgence fonctionnelle », R. Rousse, ed Spirale

Interface-mécanismes de l’esprit en Ostéopathie, Paul R. Lee, ed Sully

L’aube des sens, Les cahiers du nouveau-né 5, ed Stock

Textes fondateurs de l’Ostéopathie dans le champ crânien, WG Sutherland, ed Sully

Philosophie de l’Ostéopathie, AT Still, ed Sully

Le traumatisme de naissance, Viola Frymann, Apo Still, N°3

Notes de cours du Dr Marchandise sur la DSTH

Notes de cours d’ A. Hoffmann sur le décodage biologique

Bien Naître par l’ostéopathie, J-P Saby, ed Sully

Une approche de l’enfant en médecine Ostéopathique, Jane E.Carreiro, ed Sully

Le nourrisson, l’enfant et l’Ostéopathie crânienne, Raymond Solano

L’aimer avant qu’il naisse, JP Relier, ed Robert Laffont

Adrien ou la colère des bébés, JP Relier, ed Robert Laffont

L’accompagnement à la naissance, B. Montaud, ed Edit’as

Grossesse, hormones et Ostéopathie, B. Conjeaud, ed Sully

Lexique

*randomiser : En statistique, introduire un élément aléatoire dans un calcul ou dans un raisonnement.

*position fœtale : le fœtus (0 à 3 mois de vie intra-utérine) est dans une position, recourbée sur lui-même.

*gravide : se dit d’un utérus contenant un embryon ou un fœtus.

*sacrum : os du bassin qui prolonge en bas la colonne vertébrale

*ocytocine : hormone qui stimule les contractions utérines

*expression : manœuvre obstétricale servant à accélérer l’accouchement, au moyen d’une pression sur le fond utérin au travers de la paroi abdominale

*dystocie : accouchement difficile

*source chimique : je cite cette source sans l’aborder…Pour résumer, les substances médicamenteuses que maman absorbe pendant la grossesse, arrivent au foie du bébé qui devrait les dégrader et les éliminer. Je note que tous les bébés ne le font pas. Les signes objectifs de cette « intoxination » sont : un foie dur à la palpation et une tension tissulaire généralisée.

*activité hallucinatoire : rêve

*activité auto-destructive : à l’inverse de l’auto-érotisation (succion, bercement), le nourrisson peut par exemple se cogner la tête, avec vigueur.

*1) la qualité du lait :

Il arrive que certains laits, vendus dans le commerce, soient incompatibles avec la singularité de l’intestin grêle de chaque bébé, certains ne tolérant pas les protéines ou le sucre des laits artificiels ; Il existe un grand nombre de laits, par marque, sur le marché !! Certains sont même « médicalisés ».

Si vous allaitez, il semblerait que votre alimentation a de l’importance ; certains aliments sont à limiter : les crucifères peu cuits, trop de crudités, ceux qui vous donnent des gaz. D’autres sont à éviter : Les édulcorants (exemples : pâtes à mâcher et bonbons), banane (dur à digérer), chocolat, ceux qui sont à base de lait de vache (les Ige sont allergènes pour les bébés) et ceux qui contiennent un taux élevé de vitamine C (oranges, kiwis : ils arrêtent la montée de lait).

*2) la qualité de l’eau utilisée dans le biberon :

Les eaux trop richement minéralisées sont agressives pour la muqueuse intestinale. Sur l’étiquetage, tout en bas et en tout petit, vérifier la quantité de résidus à sec. Il est préférable que ce chiffre ne dépasse pas les 300 mg/l

*tissu : est un ensemble de cellules qui ont la même fonction. Celui qui m’intéresse est issu d’un feuillet embryologique appelé mésoderme

*défléchie : la tête du fœtus quitte sa position fléchie sur la colonne vertébrale

*homéostasie : tendance de l’organisme à maintenir constantes les conditions physiologiques, notamment en ce qui concerne le milieu interne

*dégagement : le fœtus passe le détroit inférieur du bassin et l’orifice de la vulve

*ampliation : par analogie à l’ampliation thoracique ; il est question ici de l’augmentation du volume de l’estomac avec le bol alimentaire

*enfermement : il s’agit d’un enfermement tissulaire, le bébé est tellement prisonnier dans un corps serré et douloureux, qu’il lui est difficile de s’intéresser à son environnement proche. Par exemple, il peut fuir le regard de ses parents.