Extrait du livre « la face cachée d’une vie de bébé », en cours d’écriture et qui devrait voir le jour fin 2018 début 2019.
2.1.Le Déroulé Tissulaire (DT)
Par mesure de compréhension, je déroule le fil de cette technique en répondant à des items ; considérer les redites que ce découpage impose comme un refrain qui souligne l’importance des informations. J’insiste, car pour certains, l’exercice « rétroactif » du DT est complexe à comprendre intellectuellement.
2.1.1 Qu’est-ce ?
C’est une très belle technique d’écoute « permissive » destinée à mieux comprendre l’organisation tissulaire dans laquelle le bébé se trouve à l’instant « t ». Cette écoute est permissive car sous mes appuis le bébé s’autorise à suivre là où ses tensions fasciales le guide. Le DT est un moyen pour lui faire remonter le temps de l’organisation lésionnelle et de le décharger du fardeau énergétique des solutions qu’il a mis en place pour vivre. L’ostéopathe a comme mission, grâce à l’outil du DL, d’assister le bébé dans son travail de « lâcher prise ». Ce travail consiste à l’accompagner jusqu’au bout d’une posture dans laquelle les tissus retrouvent un état d’équilibre « presque » idéal. Dans la stratégie du traitement, c’est souvent une première étape. Je résume l’état dans lequel le bébé m’est confié : il est emberlificoté dans sa trame fasciale tel un poisson dans les mailles d’un filet. Les mailles deviennent de plus en plus enserrantes par les tendances innées des tissus à la croissance et au développement. La technique du DT à pour but de rassurer et de comprendre ce qui s’est réellement passé pour qu’il se soit retrouvé ainsi piéger.
2.1.2 Pourquoi ?
Pour plusieurs raisons qui s’imbriquent : – Pour retrouver la (les) posture(s) dans laquelle (lesquelles) le bébé se trouvait avant qu’il ne soit confronté au stress des contraintes externes. C’est dans cette (ces) position(s) « contre nature » que le bébé a grandi pendant un temps plus ou moins long en intra-utérin ; elle(s) est (sont) devenue(s) une (des) « normo-position(s) ». Il se pourrait aussi, lorsque le bébé s’engage dans les détroits du bassin de sa maman, que l’addition de toutes ces positions gauchies ne lui permet pas de faire les micro-ajustements nécessaires à l’ensemble de son corps pour réaliser une belle descente. – Pour débarrasser le bébé du « filtre » de ses compensations puis de ses adaptations afin de gagner en transparence. Les compensations ont pour effet de faire obstacle à une visualisation détaillée des paramètres des contraintes externes enregistrées et enfermés dans le « carbone 14 » tissulaire de la densité. L’affichage et la stabilisation de la posture de repos témoigne de la fonte de la gangue de protection adaptative. C’est une première victoire de la triade bébé/parent/ostéopathe. C’est le signe que le bébé accepte de faire confiance et de faire machine arrière en déconstruisant ce qu’il a mis en place. Cette posture souhaitée n’est qu’une étape, la détente y étant somme toute relative ; son agencement est souvent bien éloigné d’une symétrie équilibrée. Elle est responsable des déformations et des déplacements des volumes, touche à la répartition des liquides et met en tension les systèmes. Ces déséquilibres seront permanents et l’adulte qu’il deviendra les portera toute sa vie. – De manière un peu plus métaphorique : Pour décharger son sac à dos des boulets d’une vie prénatale. – Dans le cas exceptionnel où il n’y a pas de densité : Pour être le fulcrum juste qui permet au bébé de retrouver une organisation posturale à partir de laquelle ses forces de santé vont pouvoir faire leur travail « d’auto guérison ». – Pour libérer la gangue de protection qui opacifie ce que contient la densité.